26 novembre 2010:

 

Troisième diner (premier diner "privé)

 

L’idée germait depuis quelques mois. Pourquoi ne pas organiser un repas de la dernière chance privé. L’idée était de trouver un cuisiner d’accord de relever le défis, de cuisiner dans une cuisine inconnue un repas digne d’un grand restaurant. Avec l’aide de ma belle-sœur tout ça devint réalité.

C’est David, ancien cuisinier, qui sera aux fourneaux. Nous serons 6 à table. Le prix du repas est fixé à 50.- CHF, tous les bénéfices allant à l’association que représente le cuisinier. Je décide d’offrir les vins.

David me propose les plats et je choisis les vins. Nous arrivons au menu suivant :

 

Amuses-bouches

Champagne Certificate – A. Charbaut et fils - 1985

 

Croustillant des bois

Château de Julienas – Beaujolais - 1961

 

Filet de truite en écailles de pomme de terre sur lit de poireaux et sa sauce hollandaise, pommes natures

Meursault-Charmes - Bourgogne - 1978

 

Mousse de marron dans sa tuile croquante et sa sauce caramel

Dôle Vendange Tardive – Valais – 1969

 

 

 

 

L’organisation change beaucoup par rapport à un diner au restaurant. Il faut prévoir les verres et de quoi servir les vins à bonne température. La décoration de table est préparée par ma belle-sœur. J’arrive vers 17h00 pour ouvrir les vins. Tout ce passe bien et c’est sereinement que j’attends l’arrivée des invités en discutant avec mon beau-frère. Nous passons à table vers 19h30.

C’est le premier champagne millésimé pour tous les convives. Et ce champagne A. Charbaut Certificate 1985 s’en sort très bien. La bulle est vive, le nez est très fin et en bouche le champagne se développe bien. Pas aussi complexe que le Grand-Siècle bu la semaine d’avant, il me laisse quand même une très bonne impression. Il met bien en valeur des toasts au foie gras cuisiné par mon beau-frère.

Le croustillant des bois arrive, accompagné du château de Julienas 1961. C’est ma première expérience d’un vieux beaujolais. Et le vin est au rendez-vous. Le premier nez est assez poussiéreux  marqué par des notes de vielle cave. Mais après quelques minutes il s’ouvre pour dévoiler un nez fin très élégant. La bouche est délicate avec de jolies notes de fruits rouges. C’est paradoxalement le lit de salade sur lequel repose le petit panier en pâte feuilletée contenant une poêlée de champignons qui met en valeur le vin. La salade est juste arrosée d’un peu d’huile de noisette qui met bien en valeur le beaujolais.

La présentation du filet de truite est impressionnante. De petites écailles de pomme de terre recouvrent le poisson à la chaire cuite à la perfection. Le Meursault est triomphant et son nez beurré comble les convives. 2 personnes autour de la table sont de 1978, ce qui fait qu’à chacun de mes repas j’ai proposé un vin de l’année de naissance d’au moins un des participants.

Le vin que j’attendais le plus arrive enfin. C’est une rareté puisque il ne reste qu’une dizaine de bouteilles au domaine. Mais ma première expérience d’un vin liquoreux ayant mangé son sucre se solde par de l’incompréhension. Le nez a tout d’un vin liquoreux avec ses belles notes de caramel. Mais en bouche c’est un vin sec que l’on boit. Le vin est bon, mais je n’ai pas encore assez d’expérience pour comprendre son message. Mais comme je l’avais précisé dans mon speech d’introduction, il faut oublier tout a priori avant de déguster un vin ancien.

La soirée est une réussite. Les quelques 30 verres vides le prouvent. Le partenariat avec le cuisinier s’est bien passé et tous les convives ont été conquis par cette soirée. Donc si l’envie vous en dit d’organiser chez vous une soirée avec des amis, de très bien manger et de partir à la découverte des vins anciens, n’hésitez pas à me contacter.